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Belgique / Pays-Bas : choc budgétaire entre deux cultures du repas

INSIGHT - Les dépenses alimentaires des Belges sont plus élevées que celles de leurs voisins néerlandais. Un écart de budget qui trouve ses racines non seulement dans des choix culturels (« cuisine maison » vs « convenience ») mais aussi dans des facteurs économiques. Cela dit, le marché du hors-domicile pourrait devenir l’un des plus dynamiques en Belgique.


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Les Belges consacrent aujourd’hui en moyenne 377 euros par mois à leur alimentation et leurs boissons, soit environ 4.524 euros par an et par personne. Rapporté à la taille moyenne des ménages belges (2,25 personnes), cela représente plus de 10.000 euros par foyer consacrés chaque année à se nourrir et à boire.

Derrière ces chiffres, se cache une réalité culturelle et économique : les dépenses augmentent, mais les comportements demeurent marqués par la prudence et la recherche de valeur.


70% du budget reste à domicile


Plus de 70% des dépenses alimentaires sont encore réalisées pour la consommation à domicile, soit environ 39 milliards d’euros. Les supermarchés, magasins d’alimentation et circuits de proximité demeurent les piliers du budget alimentaire belge.


Cuisiner soi-même, partager un repas à la maison ou recevoir chez soi font toujours partie des habitudes profondément ancrées dans la culture du pays. La recherche de qualité, de plaisir et de prix justes reste un moteur fort dans les choix des consommateurs.


30% pour le hors-domicile : un marché de 15 milliards d’euros


La consommation hors domicile (restaurants, cafés, stations-service, cantines ou livraison) représente environ 30% du total, soit 15 milliards d’euros. Le marché est en croissance continue mais dopé par les prix alors que les volumes sont sous pression. Les restaurateurs doivent composer avec la hausse des coûts de personnel et d’approvisionnement, tout en maintenant des prix accessibles.


Les consommateurs, eux, restent attentifs : manger bien, à un prix raisonnable, dans un cadre convivial demeure la priorité.


Une culture néerlandaise du « convenience »


En 2024, les Néerlandais dépensent 4.120 euros par an en alimentation et boissons, un niveau inférieur à celui des Belges. Mais leurs comportements diffèrent. Aux Pays-Bas, la part du foodservice progresse plus vite, portée par une culture du « convenience » : repas prêts à emporter, restauration rapide et livraison.


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Si la livraison s’est imposée comme un véritable moteur de croissance aux Pays-Bas (environ 16% du chiffre d’affaires du foodservice, selon Food Inspiration), son poids reste bien plus modeste en Belgique, où elle représente environ 3% du marché foodservice.


Le coût de la vie en Belgique est globalement plus élevé qu’en France ou aux Pays-Bas. Plusieurs facteurs expliquent ces prix plus élevés. L’inflation (certes, pas seulement en Belgique), les taxes et les impôts sur le coût du travail, particulièrement élevés dans le pays, augmentent les charges des restaurateurs et les obligent à répercuter ces coûts sur les prix. La TVA sur les plats pour consommation immédiate est 12% en Belgique contre 10% en France.


Quant aux coûts horaires de la main-d’œuvre, la Belgique est dans le top 3 des pays où ils sont les plus élevés, après le Luxembourg et le Danemark.


Le phénomène progresse, mais sans bouleverser les équilibres : le consommateur belge privilégie encore l’expérience du repas servi à table, là où ses voisins néerlandais misent davantage sur la commodité et la rapidité. En Belgique, la restauration reste avant tout un moment social et qualitatif, où l’expérience, le service et la convivialité priment sur la rapidité.


Vers un nouvel équilibre ?


Les experts anticipent une progression du hors-domicile dans les années à venir, stimulée par l’émergence de nouvelles formules (coffee corners, grab & go, foodcourts) et la modernisation des stations-service. Et si la part du foodservice atteint aujourd’hui 30%, il n’est pas exclu qu’elle progresse rapidement, comme prévu par Food Inspirations aux Pays-Bas.


Aux États-Unis, ce ratio dépasse déjà 50%, preuve qu’un changement structurel est possible. Si la Belgique suit cette trajectoire, le marché du hors-domicile pourrait devenir l’un des plus dynamiques de la décennie.



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