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Restauration en entreprise : un banquet à 3 milliards d'euros à peine entamé

Derrière un marché majoritairement concédé, la restauration en entreprise n’attire qu’une maigre portion des consommateurs. Les salariés mangent peu à la cantine mais réclament plus de praticité et de qualité. Le secteur de l’office catering n'a d'autre choix que de changer de recette.

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Le marché belge de la restauration collective en entreprise est estimé à 650 millions d’euros en valeur consommateur. Il repose majoritairement sur un modèle concédé : des prestataires comme Sodexo, Compass ou ISS gèrent la production ou la livraison des repas pour le compte des entreprises. Sodexo domine le secteur avec environ 350 millions d’euros de chiffre d’affaires, tous segments confondus.


Chaque année, près de 108 millions de repas sont servis dans les restaurants d’entreprise. Mais la base potentielle reste bien plus large. Trois quarts des travailleurs belges se rendent aujourd’hui régulièrement au bureau, et 40 % y travaillent à temps plein. Pourtant, seuls 25 % d’entre eux fréquentent la cantine, les autres préférant apporter leur repas. En pratique, sur 100 occasions de consommation au travail, seules 17,5 se traduisent par un repas pris en entreprise.


Ce ratio souligne un écart considérable entre la consommation réelle et le potentiel. Si tous les repas potentiels étaient captés, le marché atteindrait plus de trois milliards d’euros. Un scénario théorique, car le retour au bureau 5 jours sur 5 n’arrivera probablement plus jamais et le tissu économique belge reste dominé par les PME, souvent dépourvues de service de restauration interne.


Les freins sont connus : absence de cantine, perception d’un prix trop élevé, ou offre jugée insuffisamment qualitative. À l’inverse, les utilisateurs réguliers mettent en avant le rapport qualité-prix et la praticité. Selon Stefan Lemm, Operations Director chez ISS, les opérateurs doivent composer avec une équation complexe : les entreprises réduisent leur contribution financière, obligeant les prestataires à revoir leurs modèles. Ceci peut entraîner, dans certains cas, une hausse des prix ou une révision du menu pour maintenir la rentabilité.


Avec un prix moyen de 6 euros par repas, la dépense reste faible : la moitié des clients dépense moins de 5 euros, l’autre moitié moins de 10. L’enjeu dépasse donc la simple fréquentation : il s’agit aussi d’augmenter la valeur du ticket moyen via des offres additionnelles – cafés, desserts, petits-déjeuners ou snacks.


Entre télétravail durable, pression sur les coûts et attentes croissantes en matière de qualité, la restauration d’entreprise doit se réinventer. Des opportunités résident dans les partenariats entre opérateurs et fournisseurs afin de travailler sur le menu engineering deliverant une bonne perception qualité – prix, de nouveaux business models capables de servir nos plus petites PME mais aussi potentialiser d’autres occasion comme le déjeuner et les snacks. Ou pourquoi pas le repas du soir à ramener à son domicile ?



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