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Un luxe, le Big Mac? Son prix a plus que doublé… en 25 ans

Dernière mise à jour : 1 mai


Entre l'an 2000 et aujourd'hui, le prix moyen du plus célèbre burger a gonflé de 121%. L’évolution du coût de la vie transformerait-elle petit à petit le Big Mac en un produit de luxe ? Pas si vite.



Photo : McDonald’s
Photo : McDonald’s

Si McDonald's reste une bonne adresse pour des millions de consommateurs dans le monde, ce n’est pas tant pour la qualité de ses hamburgers que pour la promesse d'un repas pratique et abordable pour toute la famille. Plus qu'une image de marque, il s'agit d'un héritage qui peut devenir lourd à porter en des temps de turbulences inflationnistes. Pour préserver cette bonne raison de lui rendre visite, la chaîne de restauration rapide aux arches dorées doit dès lors garantir l’accessibilité. 


Or, entre l'an 2000 et aujourd'hui, le prix moyen du burger signature de McDo a gonflé de 121% en zone euro. Il y a vingt-cinq ans, le Big Mac coûtait 2,56 euros (contre 2,24 dollars aux États-Unis). Désormais, il faut débourser en moyenne 5,67 € (5,79 $), selon l’indice Big Mac élaboré par The Economist. Cette « burgernomics » a été créée fin des années ’80 afin de rendre plus digeste la théorie de la parité du pouvoir d’achat et le calcul des taux de change.


Doit-on rappeler que le Big Mac se vendait 0,45 $ à ses débuts en 1967. Un prix qui faisait déjà débat à l'époque. Michael James « Jim » Delligatti, un franchisé dévoué, avait dû insister pendant deux longues années auprès de la maison-mère avant de pouvoir proposer un hamburger avec deux galettes de bœuf au lieu d'une seule.


Le Big Mac fut introduit progressivement, d’abord dans les douze enseignes gérées par Delligatti. La direction de l’époque craignait que le prix, le double d’un sandwich classique, soit un obstacle aux ventes. Pourtant, le succès fut tel qu’un an plus tard, en 1968, tous les restaurants du marché américain le mirent à la carte.


Une histoire de coûts

En près de huit décennies, depuis que les frères McDonald ont ouvert la première adresse à San Bernardino, le prix revient souvent sur la table. Des mauvaises expériences partagées sur le coup de l’émotion enflammant à intervalles rapprochés les réseaux sociaux. Au point d’amener l’entreprise à rompre le silence enrobant la politique de prix, société cotée et basée sur les franchises oblige. « Cela me frustre et m'inquiète, ainsi que beaucoup de nos franchisés, d'entendre parler d'un Big Mac vendu à 18 $, même dans un seul restaurant sur plus de 13 700 aux États-Unis. Plus inquiétant encore, cependant, c'est lorsque les gens croient que c'est la règle et non l'exception », avait déploré en 2024 le président de McDonald’s USA.


Compte tenu des « quantités d’informations inexactes », la société au grand M avait voulu rétablir « la vérité ». Un tableau de fact-checking concocté pour l’occasion soulignait alors que la hausse des prix, des frites comme des hamburgers, suivait l’augmentation des coûts opérationnels dans les restaurants. L’inflation touchant les salaires, les aliments, les emballages, la chaîne d’approvisionnement. En Amérique comme Belgique, les franchisés qui possèdent et exploitent la majeure partie des restaurants fixent assez librement les prix de leurs menus. Ces gestionnaires répercutent logiquement les coûts sur les consommateurs pour maintenir leurs marges bénéficiaires. 


Pour objectiver rigoureusement cette apparente flambée du Big Mac, baromètre économique en soi, encore faudrait-il comparer son inflation à l’évolution des prix à la consommation sur la même période. Difficile de donner un chiffre unique et précis d’une « inflation mondiale », agrégat des taux très variables dans de nombreux pays qu'aucune statistique consolidée ne fournit couramment. Des estimations établiraient aux alentours de 120% sur base des tendances historiques et fluctuations observées.


Il conviendra de voir, à l’avenir, si la hausse continue de son prix freine, ou non, l’appétit des consommateurs les moins fortunés pour l’iconique burger… 


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