Entre la fusion intimiste, le terroir revisité et le soleil pour les papilles

François Remy
2 oct.
4 min de lecture

NOW OPEN – Trois établissements fraîchement inaugurés exhibent des visions singulières de la restauration. De la quête d’authenticité à l’agilité culinaire, en passant par une « foodvenience » désormais bien rodée.

Bienvenue dans ce quatrième épisode de Now Open. Au fil de cette petite veille, Gondola Foodservice cartographie ce qui anime le secteur, en identifiant les acteurs et actrices qui (re)définissent notre paysage culinaire.

Au menu aujourd'hui : concepts épurés, lieux bien pensés, cartes maîtrisées.

L’harmonie en douze couverts

Dans le quartier le plus vibrant d’Anvers, Het Zuid, la famille Erdogan a récemment inauguré un bar-cuisine intimiste, le Nakazu. Accueillant jusqu'à 12 convives dans une salle dominée par un comptoir central, l'établissement invite à découvrir « l'harmonie des ingrédients japonais, sublimée par la profondeur et le savoir-faire de la cuisine française ».

Aux commandes, les frères Ozan (25 ans) et Cemal (22 ans) concrétisent un rêve familial, forts de leur expérience dans le prestigieux restaurant Ciel Bleu** de l’Hôtel Okura d’Amsterdam. Ils orchestrent le bal des produits de la mer, du wagyu et des influences françaises depuis leur cuisine ouverte, le tout servi dans une ambiance feutrée.

Nakazu est une affaire de famille, avec l’aide paternelle d’Ayt, chef adepte de la cuisine kaiseki, le soutien maternel de Nesa, qui met la main à la pâte, et Aylis, l'épouse d’Ozan, mixologiste aux « infusions magistrales » à base de… wasabi.

La recette du succès ? Nakazu se distinguerait par un concept de « pureté japonaise », offrant une expérience transparente et immersive où chaque geste de préparation est exposé aux clients. La fusion entre deux cultures culinaires et l’atmosphère « de temps qui s’arrête » constitueraient l’originalité de la proposition de valeur gastronomique. La dimension, un restaurant à taille humaine, et l’implication de toute la famille dans le projet renforceraient les fondamentaux d’authenticité et de passion.

Tradition et terroir modernisés dans un décor chargé d'histoire

Figures bien connues de la scène horeca brugeoise, Annick Verhaeghe et Oleg Broeders viennent d’ouvrir les portes de leur nouvel établissement, Goesting, dans un bâtiment historique datant de 1730. Après avoir tenu pendant 30 ans le restaurant De Zevende Hemel sur le Walplein, ils ont décidé de tourner une page et de se lancer dans une nouvelle aventure culinaire. Dans un quartier un peu à l’écart de l’agitation touristique, mais toujours central, l’ancienne adresse du gastronomique Gauillaume, inoccupée, les a immédiatement séduits.

Dans un décor épuré, lumineux et apaisant, aménagé uniquement avec des matériaux locaux, Goesting propose une cuisine franco-belge classique qui met l’accent sur la saisonnalité et les produits locaux. La carte, plus courte que dans leur précédente adresse, sera renouvelée toutes les six semaines. Le chef Oleg Broeders privilégie désormais un nombre de plats limité pour garantir la qualité et la fraîcheur. « Nos plats s'étendent des traditions bourguignonnes aux surprises modernes ».

Les saveurs du business ? Goesting mise sur une formule agile. En réduisant volontairement la taille de la carte et en raccourcissant son renouvellement, le couple de restaurateurs entend alléger la complexité de la cuisine. Et ainsi optimiser les coûts, réduire le gaspillage et actionner un levier de fidélisation déterminant. Ce choix permet aussi une cuisine en phase avec les attentes d’un public exigeant en quête d’authenticité et/ou de durabilité. Côté localisation, Goesting s’installe dans un lieu à fort capital, offrant cachet et différenciation. À cela s’ajoute l’expertise éprouvée du duo fondateur, une promesse en soi d’exécution solide mais aussi d’un ancrage local fort, des atours dans un secteur ultra-concurrentiel.

« Des mini vacances à la plage pour vos papilles »

Depuis peu, l’enseigne Oké Poké Bowl s’est installée du côté de Deinze, ville à une vingtaine de minutes en voiture de Gand. Cette ouverture marque ainsi la cinquième implantation (après Erpe-Mere, Zottegem, Oudenaarde et Wetteren), mais il se chuchote que Bruxelles et Courtrai suivront bientôt.

Dirigée par Niels Franck, présent depuis les débuts de la marque, Oké Poké propose une offre rapide et personnalisable avec de traditionnels pokébowls composés de produits frais. À l’instar du Hawaiian hula, « avec du poisson parfaitement assaisonné, des légumes croquants, et des sauces acidulées qui créent une vague de délice à chaque bouchée. C'est comme des mini vacances à la plage pour vos papilles ».

L’établissement s’est installé dans un ancien magasin de matelas, à proximité des écoles, un emplacement stratégique pour attirer une clientèle jeune.

Originalité locale, l’introduction des pokébagels, une déclinaison qui est testée à Deinze avant d’être déployée dans les autres établissements du groupe. Les clients peuvent consommer sur place ou emporter, mais la commande en ligne et la livraison ne sont pas encore proposées.

La sauce secrète ? La force du concept reposerait sur une formule rapide et ultra-adaptable, ce qui répond à la demande croissante d’une clientèle urbaine en quête de flexibilité mais aussi d’alimentation qualitative. L’introduction des pokébagels, né d’une tendance des « mashups culinaires » très en vogue sur TikTok, permet d’élargir l’offre sans complexifier la production, tout en essayant de renforcer l’identité de marque. En s’implantant dans des emplacements d’affluence, la chaîne cherche à optimiser sa visibilité et sur une expérience client simple, efficace et différenciante dans le segment fast-casual.

Vous vous apprêtez à ouvrir les portes de votre établissement ? Vous venez de l’inaugurer ? Faites-le savoir ! Nous vous aiderons à partager la bonne nouvelle. 📬 Contactez-nous pour transmettre toutes les informations pertinentes.

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