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Thai Café s’ouvre aux co-propriétaires pour financer son « plan d’expansion ambitieux »

Pour ajouter 6 nouvelles adresses à sa carte d’ici 2026, le groupe belge de restaurants thaïlandais en appelle à la participation du public. Thai Café vient de lancer une campagne de crowdfunding jusqu’au 21 juillet prochain. Objectif de cette première phase : lever 2,5 millions d’euros.

© Thai Café
© Thai Café

« Aujourd’hui, nous sommes heureux de vous proposer de nous rejoindre pour la suite de notre aventure en devenant co-propriétaires avec nous de tous les Thai Café actuels et futurs », explique l’entrepreneur bruxellois Michel De Bloos, fondateur du groupe de restaurants thaï, en préambule de son prospectus de financement participatif.


Depuis l’ouverture du premier établissement à Ixelles il y a vingt-deux ans, ce concept d’une cuisine thaï « authentique, durable et accessible » présenté comme « rare en Belgique » a bien essaimé de Hasselt à Knokke. Actuellement, dix-huit enseignes, dont neuf ouvertes pendant et après le Covid, occupent près de 500 collaborateurs et servent environ 750.000 repas par an.


Deux tiers de cette production est consommée dans les restaurants, le restant partant en livraison, essentiellement via sa propre flotte de voitures et de scooters, ou en emporter. Ce qui représente globalement un chiffre d’affaires annuel de quelque 25 millions d’euros.


« Clair et réaliste »


Mais le temps semble venu pour Thai Café de mettre les bouchées doubles. Et ce, plus rapidement. La direction a élaboré un plan d’expansion sur cinq ans qui prévoit l’ouverture de 15 nouveaux restaurants. De façon progressive, avec une première phase durant laquelle le groupe veut ajouter six nouvelles adresses, entre cette année et la prochaine.


C’est dans ce contexte qu’a été lancée ce 21 mai une campagne de crowdfunding de deux mois. Alors que les dirigeants avaient jusqu’ici financé le développement de la chaîne sur fonds propres et emprunts bancaires. Il ne s’agit pas ici d’une opération via une plateforme en ligne telle que Kickstarter mais d’un financement participatif en capital.


Concrètement, le public peut placer son argent, dès 500 euros, dans Thai Café Invest. Une sorte de filiale constituée sous la forme juridique dite de special purpose vehicle utilisée généralement pour minimiser les risques financiers. Cette société investira ensuite dans la holding Sabai Sabai qui détient le groupe de restaurants.


« Ambassadeurs-actionnaires »


« Nous levons jusqu'à 2,5 millions d'euros, ce qui permettra au public d'acquérir au total 9,33 % de Sabai Sabai », précise le site dédié à l’opération dans sa foire aux questions, sur les 7 millions d’euros d’investissement total que prévoit le plan d’expansion pluriannuel. En fonction du succès de la première phase, une seconde levée de 1 à 1,5 million d’euros pourrait suivre dans les 18 à 24 prochains mois.


De leurs côtés, les investisseurs recevront des actions qui ne donnent pas droit de vote mais permettent de bénéficier des « avantages économiques, comme la part des plus-values futures ». Pour chaque euro investi, les participants reçoivent 1 action dans Thai Café Invest. Selon les estimations de l’entreprise et les analyses de KPMG, une part à 1€ aujourd’hui pourrait valoir 1,71 € dans cinq ans. Une plus-value potentielle d’environ 71% formulée évidemment sous réserve de la performance réelle du groupe.


Plusieurs raisons ont amené le groupe à opter pour le crowdfunding plutôt que de simplement se tourner vers une banque.





« La capacité de servir 70 restaurants »


Ce genre de financement permet techniquement à Sabai Sabai de ne pas augmenter son niveau d’endettement et de garder une liberté de manœuvre. Puis les dirigeants apprécient « l’idée de créer une communauté d’investisseurs parmi nos clients qui croient en ce que nous faisons ».


Les fonds qui seront récoltés auprès du public devraient principalement servir à l'aménagement des locaux, le recrutement, le marketing et l'infrastructure. Sachant que l’ouverture d'un nouveau Thai Café prend en moyenne 4 à 6 mois et coûte 450.000 €. Pour cette année, deux ouvertures dont l’emménagement coûtera moins que cela ont déjà été identifiées.


Les responsables du groupe pensent qu'il y a largement la place pour 15 restaurants supplémentaires en Belgique puisque leur infrastructure a été conçue pour fournir jusqu'à 70 établissements. « La force de Thai Café, c’est surtout notre cuisine centrale. Toute la mise en place est réalisée dans cet atelier par une dizaine de cuisiniers thaïs. C’est essentiellement grâce à cette organisation que nous sommes capables de maintenir une qualité et un goût constant », affirme Michel De Bloos.


La cuisine au centre du modèle


Toute l’activité de Thai Café s’articule autour d’un atelier situé à Forest, qui emploie actuellement une douzaine de personnes. Cette cuisine centrale prépare la mise en place d’environ 2.000 repas par jour, manipulant ainsi plus de 150 tonnes de produits alimentaires.

La restauration thaïlandaise impliquant souvent des préparations longues, comme des marinades, cette cuisine centrale permet de respecter les techniques sans précipitation mais également de réduire les déchets.


Grâce au suivi des stocks et à la gestion centralisée de la chaîne d’approvisionnement, Sabai Sabai explique réduire les surstocks et donc les pertes. Ce qui joue sur l’efficience de l’approvisionnement, l’importance des marges et ainsi la rentabilité. L’unique atelier permettant aussi de réduire l’espace cuisine requis dans chacun des restaurants.


Les dirigeants revendiquent un « modèle éprouvé » avec des établissements qui atteignent leur plein rendement avant la fin de la deuxième année d’exercice. Chaque restaurant bénéficie ensuite d’une croissance plus faible, en fonction de l’évolution du marché et de l’inflation.


Les ingrédients d’une success story


« Il est attendu que la marge brute restera stable car Thai Café a déjà optimisé tous ses fournisseurs, en achetant directement aux producteurs locaux et directement aux importateurs pour les produits asiatiques, évinçant ainsi des coûts indirects supplémentaires », précise la note d’information. En revanche, des améliorations sont prévues dans la base de coûts, des efforts qu’initiera le futur nouveau COO censé assurer un pilotage financier plus fin et plus poussé des activités actuelles et futures.


Thai Café se considère bien positionné pour voir son activité soutenue par des évolutions sociétales, technologiques et alimentaires qui alimenteront une croissance annuelle attendue entre 4 et 6% sur le marché du fast food européen.


Pour ce faire, la chaîne belge de cuisine thaïlandaise a déjà repéré 60 localisations offrant « un potentiel de croissance largement inexploité ». Des villes « secondaires » de 20.000 à 50.000 habitants présentant un indice de richesse plus élevé que la moyenne. Dans les environs de Chaudfontaine, Coxyde, Rixensart, Watermael-Boisfort, Westerlo, Gembloux, Braine-l’Alleud, Wavre et on en passe…


« Deux seront déjà ouverts avant l’été et deux autres sont déjà en discussion », souffle-t-on chez Thai Café.

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