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Le géant Coca-Cola serait prêt à revendre Costa Coffee à moitié prix

La plus grande chaîne de cafés du Royaume-Uni, Costa Coffee, pourrait prochainement changer de propriétaire : Coca-Cola aurait déjà rencontré des acheteurs potentiels et envisagerait même de revendre à perte.

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« Les boissons chaudes sont l'un des rares segments dans l'ensemble du marché des boissons où Coca-Cola n'a pas de marque mondiale. Costa nous donne accès à ce marché grâce à une expertise solide dans le café », avait déclaré James Quincey, CEO du géant des soft drinks, en dévoilant l'acquisition pour quelque 3,9 milliards de livres sterling en 2018 (l'équivalent de 4,5 milliards € à l'heure actuelle).


L'entreprise londonienne fondée en 1971, concurrente de taille de Starbucks, possédait alors une marque de premier plan, avec des distributeurs automatiques, des formats pour la maison, une usine de torréfaction ultramoderne, près de 4000 points de vente dans le monde (Chine comprise), des baristas hautement qualifiés, dans des endroits stratégiques d’affluence telles que les stations-service, les cinémas et les gares/aéroports. En Belgique, Costa Coffee avait d’ailleurs ouvert son premier café dans le hall principal de Liège-Guillemins.


Mais malgré le passage sous pavillon Coca-Cola, la société déjà réputée pour son café n'a pas performé comme espéré. Elle a subi la hausse des coûts, notamment celle des prix des grains de café, ainsi qu’une concurrence accrue dans les centres-villes. Chez nous, son établissement de la gare liégeoise n’a pas résisté à un nouvel appel d'offres de la SNCB, qui a préféré l’enseigne américaine à la sirène. Ajoutons à cela un phénomène de « fuite vers la qualité », des consommateurs de café se tournant volontiers vers des produits haut de gamme.


L’hypothétique performance de Costa ne s’est pas concrétisée


Plus globalement les résultats financiers de Costa ont eu tendance à faiblir, le chiffre d’affaires repassant en deçà de son niveau pré-rachat et l’exercice comptable se clôturant même dans le rouge en 2023. Autrement formulé, cette tentative d’incursion sur le marché de café, la quatrième pour Coca-Cola (après l’épisode Georgia, Keurig et, plus anciennement, Duncan Coffee) n’était toujours pas la bonne. 


« Notre investissement dans Costa n'est pas là où nous voulions qu'il soit du point de vue de notre hypothèse d'investissement », a reconnu le CEO James Quincey lors de l’entretien rituel avec les analystes boursiers en marge des résultats périodiques en juin dernier. Avant de motiver pourquoi cette entreprise qui reste « une bonne affaire » n'a pas atteint les différents axes de croissance escomptés. « Nous espérions accélérer beaucoup plus rapidement, comme le café prêt-à-boire, les machines Express à la maison. L'entreprise reste donc plus axée sur les magasins. Où nous avons travaillé sur l'accessibilité des prix et nous avons fait du bon travail pour les rafraîchir et accélérer la vitesse du service. »


Pour le géant Coca-Cola, le café reste une vaste catégorie, fragmentée, en croissance dans l'industrie des boissons. Un segment clairement attractif, surtout qu’au travers de son système d'embouteillage, la multinationale pourrait trouver des moyens de participer plus profondément à cette catégorie. Mais comme l'hypothèse Costa ne s’est pas concrétisée, la direction est en quête de « nouvelles voies de croissance dans le café ».


Une éventuelle revente à moitié prix


The Coca-Cola Company travaillerait désormais avec des banquiers d’affaires pour évaluer ses options en ce qui concerne Costa Coffee. Et cette évaluation financière pourrait bel et bien mener à une vente, a révélé la télévision londonienne Sky News, pour laquelle une perte de plusieurs milliards serait même tolérée. Des analystes de la City ont indiqué qu’il ne serait pas impossible d’assister à un délestage pour seulement 2 milliards de livres, soit près de la moitié du prix d’achat initial.


Coca-Cola aurait déjà rencontré une poignée de potentiels acquéreurs, parmi lesquelles on retrouverait des sociétés de capital-investissement. Des offres préliminaires seraient attendues au début de l'automne. Cela étant dit, selon des sources proches du dossier sondées par Sky News et Reuters, l’actuel propriétaire pourrait finalement décider de ne pas procéder à la cession.


« Le produit de la cession ne serait en aucun cas significatif pour la société basée à Atlanta, dont la capitalisation boursière au cours de clôture de vendredi était de 304,2 milliards de dollars (224,9 milliards de livres sterling) », note-t-on au passage chez Sky News.

Néanmoins, malgré ses performances médiocres, Costa Coffee a versé plus de 250 millions de livres sterling de dividendes à son propriétaire depuis l'acquisition.



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