La bataille du prêt-à-manger pour capter les déserteurs de la cuisine
- François Remy
- il y a 2 jours
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Alors que le foodservice grignote les volumes du commerce de détail alimentaire en Europe, une attention particulière se porte sur les formules prêt-à-manger et prêt-à-réchauffer. À la clé, tout un enjeu sociodémographique : qui va alimenter la génération qui ne cuisine pas ?

Un vrai fossé générationnel. Doublé d’un paradoxe culinaire. Les consommateurs qui ont entre 20 et 40 ans déclarent vouloir cuisiner maison (45%), et ce, nettement plus volontiers que leurs aînés (30% des baby-boomers). Pourtant, lorsque vient le moment de fricasser, les jeunes se découragent, révélant l’existence d’une véritable « no-cooking generation », comme le brosse Eurocommerce, la fédération européenne du commerce au détail, dans son état des lieux de la distribution alimentaire en 2025.
D’ailleurs, les milléniaux et la Gen Z se montrent clairement friands de préparations à manger sur le pouce, soutenant ainsi cette tendance grandissante du « sans cuisiner ». Plus de 70% des clients appartenant auxdites catégories d’âge achètent des plats à emporter au moins une fois par mois et près de 40% optent pour des repas tout faits au moins une fois par semaine.
Distribution et restauration, même combat ?
C’est un fait, les formules « on-the-go » sont de plus en plus prisées. Les boulangeries, vendeurs ambulants, food trucks et distributeurs automatiques ont même grapillé des parts de marché sur les établissements avec service à table. Plus d’un consommateur sur deux achète au moins une fois par mois sandwich, salade préparée, boisson et/ou en-cas. Tandis que les options pratiques des repas préemballés, partiellement cuits ou congelés, se montrent de plus en plus acceptées.
La croissance du foodservice continue de dépasser celle du commerce de détail alimentaire. « Avant la pandémie de COVID-19, le chiffre d'affaires augmentait de 5,3% par an, soit près de deux fois le taux de croissance du grocery retail pour la période 2014-2019», souligne l’étude d’Eurocommerce. Et, après la baisse accusée pendant la crise sanitaire, le taux de croissance du foodservice a rebondi près de deux fois plus rapidement (1,6) que les magasins modernes entre 2023 et 2024.
Alors que les consommations alimentaires hors domicile grignotent les volumes du segment grocery en Europe (-0,3% par an), il sera intéressant de voir comment continuera d’évoluer la structure de l’offre en prêt-à-manger et prêt-à-réchauffer.
