Horeca : la Belgique, championne d’Europe de la densité… mais à quel prix ?
- Amaury Marescaux
- 18 juin
- 2 min de lecture
INSIGHT OF THE WEEK - L'analyse de Gondola Foodservice révèle un maillage particulièrement serré du réseau horeca belge. Une situation qui traduit une accessibilité élevée, encourage les clients à fréquenter très fréquemment les établissements mais engendre une concurrence intense.

La Belgique peut se targuer de posséder l’un des réseaux horeca les plus denses d’Europe. Selon une analyse d’Amaury Marescaux, CEO de Gondola Foodservice, on compte en moyenne 1,18 établissement horeca par km² dans notre pays, contre 1,08 aux Pays-Bas, 0,72 en France et seulement 0,28 en Allemagne. Ce maillage particulièrement serré traduit une accessibilité élevée du secteur sur l’ensemble du territoire.
À Bruxelles, la densité atteint des sommets : 31,8 établissements par km², un des taux les plus élevés parmi les capitales européennes. Cette concentration reflète une tradition culinaire bien ancrée, mais elle souligne également la fragmentation extrême du marché belge. Une multitude d’acteurs se disputent la clientèle dans un espace restreint, ce qui engendre une concurrence structurelle importante. Résultat : les marges sont comprimées et la rentabilité des établissements reste souvent précaire, freinant la performance globale du secteur.
Un Belge sur deux va au restaurant chaque mois
Malgré ce contexte concurrentiel, les habitudes de consommation restent solides. D’après les données de Sirius Insight, partenaire de Gondola Foodservice, 52 % des Belges déclarent se rendre au restaurant au moins une fois par mois. Ce taux grimpe à 67 % à Bruxelles, soit un écart de 15 points. À l’inverse, seuls 10 % des Belges affirment ne jamais fréquenter les restaurants.
La restauration rapide et de tradition conserve également une place de choix dans les habitudes : 55 % des Belges vont au moins une fois par mois à la friterie, une pratique encore plus ancrée en Flandre, où un Flamand sur quatre s’y rend chaque semaine. Les fast-foods, quant à eux, attirent 36 % de la population chaque mois, mais divisent davantage : 26 % des Belges n’y vont jamais.
Des préférences qui révèlent les inégalités
Toutes les formes de restauration ne séduisent pas les mêmes publics. Si la fréquence de visite varie selon les revenus ou le cycle de vie, ce sont surtout les friteries et les fast-foods qui cristallisent les contrastes.
Les jeunes adultes y sont particulièrement présents. Les couples avec enfants, souvent issus de foyers à revenus supérieurs à la moyenne, fréquentent surtout les friteries. À l’inverse, les ménages à revenus modestes sont surreprésentés dans les fast-foods.
Quant aux seniors, qui représentent près d’un quart de la population belge, ils sont sous-représentés dans les deux formats, mais conservent une affinité marquée pour les restaurants traditionnels, témoignant d’un attachement plus classique à la table.

Ce constat s’inscrit dans une analyse plus large à découvrir dans le white paper The Financial Anatomy of Horeca in Belgium réalisé par Gondola Foodservice, disponible en exclusivité pour nos membres. ✉️ Pour le recevoir, contactez Amaury Marescaux.