La « bière des sportifs » Thrive sonde l’intérêt des clients pour du crowdfunding
- François Remy
- il y a 5 jours
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La marque belge de bière sans alcool protéinée étudie activement différentes pistes pour doper sa croissance à l’international. Parmi celles-ci, une campagne de financement participatif. Mais avant de se lancer, la direction jauge l’attrait de sa communauté à l’idée de « détenir un bout de Thrive ».

« Let’s keep building something great — together ». C’est sur cette invitation à l’aventure entrepreneuriale que Laurens D’Hoore ponctue un mail envoyé, via une adresse « Invest » de Thrive, aux clients et autres abonnés de la jeune marque. Une fois n’est pas coutume, le fondateur de la première bière sans alcool enrichie en protéines ne leur écrit pas pour parler des produits mais bien de l'entreprise qui les fabrique.
« Nous sommes en train d’explorer l’idée de lancer une campagne de crowdfunding, en vous offrant à vous – notre communauté – la chance d’investir dans Thrive. Non pas pour boire vos bières sans alcool préférées mais pour détenir un bout de la société derrière elles », explique l’ex-avocat et cycliste assidu qui a développé le concept avec la brasserie De Proef et le département spécialisé en technologie brassicole de la KU Leuven.
Depuis son arrivée sur le marché en 2021, la marque Thrive est largement disponible en Belgique, dans les grandes surfaces Carrefour, Colruyt, Delhaize et même depuis plus récemment dans « 200 Albert Heijn aux Pays-Bas ainsi que les magasins Decathlon dans 7 pays » (dont la France, Espagne, Suisse, etc.). Sans oublier les près de 400 points de vente, dans l’horeca mais surtout dans les clubs de sports et les centres d’escalade.
Un momentum manifeste, la SRL Thrive étant depuis peu break-even. Évidemment, pour garder la cadence, l’équipe brassicole cherche à lever des fonds afin de rendre accessibles plus rapidement ses « bières qui rendent meilleur» à l’international.
Qui de mieux placé dans ces cas-là que les clients pour devenir des « ambassadeurs-actionnaires » ? Alors que, « normalement, investir dans une société privée comme Thrive est réservé aux investisseurs professionnels », Laurends D’Hoore invite à « faire les choses autrement ».
Voilà résumée la manœuvre qui a débouché sur le sondage transmis à la clientèle pour « jauger l’intérêt ». En trois rapides questions, le formulaire en ligne cerne si l’éventuelle campagne fait sens et, si oui, à quelle hauteur les personnes sont prêtes à injecter des capitaux, par palier, de 100 à 1000 euros jusque plus de 5000 euros.
Il ne s’agit pas d’une offre de placement bien sûr et les réponses n’engagent à rien. Mais le retour de la communauté aidera les dirigeants à décider. Une prochaine levée de fonds pour doper l’expansion est désormais certaine chez Thrive. Reste à en voir les modalités. « Le plus grand défi reste pour l’instant la notoriété », a confié le fondateur à De Standaard, la semaine dernière. Pourtant, la concurrence directe se chercherait encore, a-t-il ajouté, et n’en serait qu’aux tests de goûts.
Avec une cannette au prix unitaire de 2,5 euros, la marque de bière sportive se sait dans la fourchette haute du marché. Cela dit, les grands groupes brassicoles délaissent le segment car les marges sont trop petites et des évolutions sociétales pourraient jouer en faveur de l’acteur belge, à l’instar de la réglementation norvégienne interdisant la publicité des alternatives 0% aux entreprises produisant aussi des boissons alcoolisées.