Qui est ce DoorDash qui veut croquer Deliveroo ?
- François Remy
- 29 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Derrière ce nom méconnu en Belgique se cache un géant américain de la livraison de repas. En lorgnant Deliveroo, il cherche surtout une porte d’entrée en Europe, à un moment très opportun.
DoorDash. Encore inconnue sur nos routes, cette société qui permet aux Américains de trouver le « goût de la Belgique » le plus proche de chez eux veut racheter Deliveroo. Prix proposé : 1,8 livre sterling par action. Ce qui valorise l’entreprise britannique aux alentours de 3 milliards d’euros.
Rien de surprenant. La presse bruissait déjà de spéculations à ce propos, comme le rappelle Deliveroo dans son communiqué de vendredi dernier. Selon les rumeurs de l’époque, des désaccords sur l’évaluation auraient mis un terme aux discussions.
Cette fois-ci, les deux parties remettraient donc le couvert, aidées par les grandes manœuvres actuellement dans le secteur mondial. En février, l'investisseur Proxus a jeté son dévolu sur Just Eat Takeaway, évoquant une OPA à 4,1 milliards d'euros.
Le moment se veut d’autant plus propice que Deliveroo a perdu beaucoup des plumes en Bourse, accusant une chute de plus de 50% par rapport à son introduction en 2021. Tandis que la demande de livraison de repas a stagné depuis le sursaut enregistré en pleine pandémie de COVID-19.
Autrement dit, l’Américain DoorDash a une carte à jouer, avec une dizaine de nouveaux marchés à la clé. Mais au fait, qui est vraiment ce probable nouvel acteur européen ?
Si tout le monde connaît par ici l’Américain UberEats, un autre opérateur de livraison de repas domine pourtant aux États-Unis. Une société qui a dévoilé un chiffre d’affaires en hausse de 24% en 2024, à hauteur de 10,7 milliards $ (9,4 milliards €) et un EBITDA ajusté de 566 millions $ (499 millions €, +56%). Ou, plus concrètement, une plateforme qui gère désormais 7 millions de livraisons par jour en moyenne.
Une énième success story californienne bientôt près de chez vous ?
DoorDash, c’est l’histoire d’un projet étudiant de Stanford transformé en réussite commerciale. Une aventure initiée en février 2013 par la livraison « d’un poulet pad thaï et de rouleaux de printemps » via l’ancien nom de domaine PaloAltoDelivery.com.
Le premier Dasher -surnom donné aux livreurs de la plateforme- avoue qu’il n’avait « aucune idée de l'opportunité de transformer notre projet en entreprise ». Pourtant, écrit dans sa lettre aux actionnaires Tony Xu, cofondateur et CEO, « tant de choses aujourd'hui sont encore liées aux premiers jours de DoorDash ».
À l’instar de « la nécessité d'une expérience numérique exceptionnelle et d'un réseau logistique de haute qualité sur le dernier kilomètre, capable de livrer les marchandises de tous les commerçants, qu'elles soient périssables comme de la crème glacée ou des frites, aussi délicats que des orchidées ou des grillons, aussi précieux que des iPads ou des téléviseurs grand écran».
Au cours des cinq dernières années, DoorDash a investi plus que jamais pour changer d’échelle et propulser son activité « essentiellement mono-produit opérant dans un seul pays (les États-Unis) à une entreprise multiproduits opérant dans plus de 30 pays. » Car si la restauration sur commande reste la plus importante division, l’opérateur s’occupent désormais aussi de livrer les courses, les produits de consommation courante et autres joyeusetés telles que les articles de sport.
« Nous sommes convaincus que la croissance du PIB au niveau local reste le meilleur moyen de créer des opportunités économiques et d'élever tout le monde », se donne pour mission le patron de DoorDash.