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Comment Kharis Capital mise sur Foodmaker pour bâtir un leader européen du « healthy food »

Dernière mise à jour : 15 oct.

Le fonds belge entre au capital de la marque fondée par Lieven Vanlommel et veut accélérer son développement international, dans un secteur en pleine mutation entre santé, rapidité et rentabilité.

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Le fonds bruxellois Kharis Capital est connu pour être l’actionnaire principal du groupe QSRP, qui regroupe notamment Quick, Burger King, O’Tacos et Nordsee. Des enseignes qui misent plus sur la rapidité et le plaisir que la santé. Aujourd’hui, Kharis Capital fait un pas vers le créneau « santé » particulièrement en vogue. Le fonds a en effet pris une participation dans la chaîne Foodmaker, qui restait aux mains de Lieven Vanlommel et du holding familial Wernsing Food.


Selon L’Echo, Kharis Capital prendrait une participation de 49 %. Ce rapprochement entre le spécialiste du fast-food et l’acteur belge du « fresh & healthy food » marque donc un tournant stratégique pour le fonds, qui étend son portefeuille. Le but ? Faire émerger un champion européen de la restauration saine, capable de rivaliser avec les grandes chaînes internationales du marché.


Avec 60 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024 et une rentabilité d’environ 2 %, Foodmaker affiche une trajectoire ascendante. L’entreprise, qui produirait chaque jour près de 150 000 repas dans sa cuisine centrale de Westerlo, approvisionne à la fois des retailers (Delhaize, Carrefour, Rewe) et ses propres restaurants (qui sont au nombre de 25, principalement des franchisés). Sa croissance s’est accélérée ces derniers temps à l’international, portée notamment par l’Allemagne.


Sur l’ensemble des quatre marchés européens où elle est présente, la marque Foodmaker a progressé de 40 % en 2024 et enregistre une nouvelle hausse de 50 % sur les quatre premiers mois de 2025. L’entreprise vise désormais 80 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025, tout en conservant une structure rentable et intégrée.


Pour Kharis Capital, cette entrée au capital ne relève pas d’un simple pari de diversification. Elle s’inscrit dans une logique de plateforme européenne multi-format, allant du burger au bowl végétarien. Le fonds contrôle déjà plus de 1 200 restaurants en Europe via QSRP et a ajouté, fin 2024, Chopstix Noodle Bar (150 points de vente au Royaume-Uni) à son portefeuille.


L’ambition est désormais de positionner Foodmaker comme le pilier « healthy » du groupe, complémentaire aux chaînes de fast-food existantes, et d’en faire un acteur de premier plan au niveau européen, en vue d’atteindre les 300 ou 400 millions d’euros de chiffre d’affaires.


Pour y parvenir, Foodmaker, soutenue par Kharis, envisage de travailler sur plusieurs fronts à la fois.


Sud de l’Europe, retail et doublement du réseau de restaurants


Fort de la puissance opérationnelle et financière de Kharis, la croissance de Foodmaker passera inévitablement par l’international. Aujourd’hui, l’enseigne est déjà présente en Belgique, en France, aux Pays-Bas et en Allemagne. C’est d’ailleurs en Allemagne que Foodmaker enregistre la plus grosse croissance.


En mai, Lieven Vanlommel nous détaillait quelques chiffres déjà : « Foodmaker enregistre une croissance de 49 % en Belgique, de 92 % en France et de 400 % en Allemagne. En Allemagne, nous sommes passés d’une région à dix-sept. » Avec Kharis, Foodmaker pourra continuer à accélérer son déploiement hors de ses quatre marchés actuels (Belgique, France, Allemagne, Pays-Bas), notamment vers le sud de l’Europe où les dirigeants n’excluraient pas d’ouvrir une nouvelle usine de production.


Par ailleurs, rien n’indique que Foodmaker ne pourrait pas également sortir d’Europe. Le fondateur de Foodmaker nous glissait en effet avant l’été : « Avant la crise sanitaire, nous avions un préaccord aux États-Unis. Nous voulons relancer ce projet. »


Le gros axe de développement sera de doper encore la présence des plats Foodmaker chez les retailers, ce qui, aujourd’hui, représenterait pas moins de 90 % de son activité. Un deal avec Rewe lui permet de livrer les 3 800 supermarchés du groupe. « Nous avons atteint en six mois en Allemagne ce qui nous a demandé vingt ans en Belgique », soulignait le patron à Gondola Foodservice. Nul doute que cette stratégie sera dupliquée sur de nouveaux marchés.


Par ailleurs, les plans de développement passent aussi par l’ouverture de nouveaux restaurants. De 25 aujourd’hui, le groupe compte passer, à terme, à 50 points de vente, essentiellement sous le format de la franchise et dans les pays limitrophes.


Une alliance stratégique entre volume et valeur


L’association entre Kharis Capital et Foodmaker repose sur une convergence de modèles : la capacité industrielle et la discipline financière d’un groupe de restauration international, combinées à l’innovation produit et à la proposition de valeur « santé » de Foodmaker. En plaçant ce dernier au cœur de sa stratégie de croissance, Kharis cherche à capter une nouvelle génération de consommateurs européens, soucieux de manger vite… mais bien.


L’enjeu, désormais, sera de transformer cette success story belge en un acteur paneuropéen du « better food », capable d’allier volumes, marges et durabilité.



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